Avec tout le foin qui a été fait autour de ce documentaire, on s’attendait à quelque chose de révolutionnaire. Mais finalement on reste sur notre fin.
KISA NOU LÉ (Film complet) from Histoire Réunion on Vimeo.
Tout d’abord, parlons de la forme
On nous a vendu un documentaire sans subvention, donc techniquement on n’attendait rien. Mais un assemblage d’interviews monté sur iMovie ne constitue pas un documentaire. Un documentaire doit confronter des idées et défendre une thèse. Là, on a juste un enchaînement de point de vue.
Maintenant, parlons du fond
En titrant « Kissanoulé », on s’attendait à une interrogation sur l’identité du réunionnais actuel. Mais finalement, le « documentaire » reste tourner vers le passé, bien qu’il soit intéressant d’entendre des historiens parlaient de « Nout Zistwar », cette vidéo s’est rapidement orienté vers débat sur les relations entre la Métropole ( terme coloniale ) et la Réunion.
On est ainsi pris dans un tourbillon d’idées issues des thèses du Parti Communiste Réunionnais, on ne parlera pas de politique ici mais il aurait été intéressant de se demander pourquoi les indépendantistes comme Jean-Baptiste Ponama ont été écarté du parti. Quitte à parler des relations conflictuelles avec la Métropole, il faut aller jusqu’au bout.
Au final ce qui dérange dans cette soupe audiovisuelle, c’est l’absence de propositions de solutions réelles aux problèmes de l’ile. Faire un constat sur la situation socio-économique de l’ile est assez facile avec 3 données de l’INSEE et 2 raccourcis historiques.
Parlons maintenant de l’instrumentalisation du documentaire
Suite à un échange avec une association, cette partie a été retirée.
La réalité du terrain
Il y a cependant une réalité qu’on évite de dire : il y a des emplois qui ne trouvent pas preneurs à la Réunion, souvent dans la restauration d’ailleurs. Quand on regarde les métiers où il y a de la demande on voit qu’il concerne des emplois finalement peu qualifiés :
https://www.nouvelleviepro.fr/actualite/814/la-reunion-les-10-metiers-les-plus-recherches-en-2019
Le problème se situe au niveau des recrutements des cadres. Les groupes réunionnais se sont fait manger par des groupes antillais, belges et métropolitains.Le recrutement se fait souvent par des chasseurs de têtes métropolitain. On peut parler ici de néocolonialisme, car la colonisation s’attaque à l’économie et à la culture. Les changements culturels forcés entraînent un changement de la consommation et donc un changement économique. On vous invite d’ailleurs à lire notre article le consumérisme imposé et la culture réunionnaise :
https://mechantbuzz.com/index.php/2019/08/08/le-consumerisme-occidental-a-t-il-tue-le-reunionnais-durable/ .
Pour en revenir aux entreprises qui recrutent des non-réunionnais, pourquoi continuer à vouloir y travailler ? Nous sommes à l’ère de la mondialisation, il y a 10 ans de çà, les jeunes intellectuels réunionnais du RSKP avaient appelé au changement économique avec de nouveaux capitaines d’industries réunionnais. Il faut des patrons réunionnais volontaristes pour que les choses bougent. Tout autre option est une perte de temps.
Par ailleurs,si vous comptez revenir à la Réunion en tant qu’employés, vous n’avez qu’un seul choix, vous adaptez à l’économie. M. Clain dans votre interview sur réunionnais du monde, vous dites que vous êtes administrateur système, avec l’avènement du cloud, ce job a été délocalisé ou centralisé. IBM, Exo Data, La Stor ou Microsoft en local vendent du cloud à tour de bras, cependant le marché réunionnais n’est pas extensible, on arrive rapidement à une masse critique et ceux dans tous les domaines.
En conclusion
Dans son interview de Réunionnais du Monde, M. Clain dit aussi qu’il a renoué avec sa culture en métropole, que chez lui il parlait français. Ce n’est pas un cas isolé, on a tous au moins un ami dont les parents ont pensé que parler français permet de mieux réussir à l’école. Et c’est bien l’éducation le problème dans tout çà. On a bien vu un recteur réunionnais être contre le kréol dans l’enceinte du rectorat. On trouvera toujours plus royaliste que le roi. C’est aux parents et aux profs conscients de donner une vision critique de la société aux réunionnais de demain. Le jour où le réunionnais arrêtera de s’apitoyer sur son passé et saura outrepasser son complexe d’infériorité vis à vis du Monde, il pourra avancer mais pour le moment : CABRI I MANZ SALAD !
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